Consommer local... pas si simple !
For English click here.
Consommer des produits agricoles locaux est de plus en plus populaire dans notre vie. Mais adopter un geste écoresponsable n’est pas aussi simple. Dans cet article de blog nous abordons les pours et les contres du commerce agricole international.
La principale motivation derrière consommer local est la perception que les produits locaux contribuent moins à la pollution environnementale. Cette perception est particulièrement plus répandue chez les acheteurs de produits bio. Cependant, la perception ne reflète pas entièrement la réalité. Oui, lorsque vous préférez les produits cultivés localement à ceux importés, disons de l'outremer, vous réduisez considérablement l'empreinte carbone due au transport, mais ce n'est que la moitié de la situation dans son ensemble. En termes d'empreinte carbone, il y a deux contributeurs majeurs : le transport et la production. Et parfois l'empreinte carbone de la production peut surpondérer celle du transport surtout si la production a lieu dans des serres. Un rapport récent a montré que le transport maritime d'un produit agricole cultivé en saison a un impact environnemental moindre par rapport à ceux cultivés localement mais hors saison. Bien entendu, le coût environnemental du transport dépend également du type de produit agricole. L'empreinte carbone de l'importation de raisins d'Amérique du Sud est considérablement plus élevée que celle de l'importation de bananes en raison des exigences de réfrigération du raisin pendant le transport (5°C contre 14°C). La transporte des produits fragiles nécessite aussi le suremballage plastic, un autre point négatif du commerce transcontinental.Consommer des produits agricoles locaux est de plus en plus populaire dans notre vie. Mais adopter un geste écoresponsable n’est pas aussi simple. Dans cet article de blog nous abordons les pours et les contres du commerce agricole international.
Cependant, se soucier de l'impact environnemental n'est pas suffisant pour définir notre politique d'importation des produits agricoles. L'impact socio-économique du commerce international n'est pas à négliger. Aujourd'hui, l'exportation de produits agricoles dans les pays en développement constitue une part importante de leur revenu national brut, par exemple elle constitue 40 % de l’exportation totale de la Ghana. Pourvu qu’ils soient issus de pratiques commerciales équitables et respectant la biodiversité, les produits agricoles contribuent de manière significative au bien-être de millions d'agriculteurs dans ces pays.
L'essentiel est que nous devons privilégier les produits locaux dans leur saison et vérifier l'empreinte carbone des produits importés. Pourtant, si nous souhaitons minimiser l'impact environnemental de notre comportement de consommation, nous ne devons pas oublier l'impact social de notre comportement en tant que consommateur. Le compromis n'est pas facile à négliger.
Pour aller plus loin
- Le commerce est-il compatible avec la viabilité de l’environnement ? OECD Echanges et l’environnement, https://www.oecd.org/fr/echanges/sujets/echanges-et-environnement/#:~:text=Le%20commerce%20peut%20avoir%20des,la%20d%C3%A9gradation%20des%20ressources%20naturelles.
- Wakeland W. et al. Food transportation issues and reducing carbon footprint. In: Boye, J.I., Arcand, Y. (Eds.), Green Technologies in Food Production and Processing, Food Engineering Series. Springer US, Boston, MA, pp. 211-236, 2012. https://doi.org/10.1007/978-1-4614-1587-9_9.
- Thomas C. et al. Organic consumers’ perceptions of environmental impacts of food overlap only partially with those considered by life cycle assessment, Journal of Cleaner Production 298 (2021) 126676. https://doi.org/10.1016/j.jclepro.2021.126676